Le bon samaritain

Ce texte peut être employé comme base de narration pour un numéro de fin de veillée dans des techniques diverses : mime, ombres chinoises, marottes, tableau vivant. Le récit est une simple réinterprétation de la parabole du bon samaritain figurant dans l’évangile de Luc (chap. 10, verset 25). Le but du numéro ici est d’amener en douceur à l’état d’esprit de la prière. Il doit refléter plus que jamais les principes du beau, clair et joyeux.

La technique choisie est le mime.

La mise e scène

Un narrateur lit avec clarté le texte pendant que les acteurs illustrent chacune des phases du récit en les mimant de manière synchronisée.

  • Consigne de lecture : bien respecter le rythme de la narration. Il est important que le narrateur prenne le temps de lire et s’assure que l’action soit finie avant d’enchaîner.
  • Consigne de mime : ni accessoires ni costumes, chaque objet mimé reste sur la scène jusqu’à la fin du numéro. Même si ici, vous trouverez tous les détails nécessaires à un mime réussi, il est capital de prendre du temps pour répéter toutes les scènes avec précision. On prendra aussi le temps de répéter sur le lieu de la veillée afin de mieux se rendre compte des contraintes en termes d’espace.

Le numéro

« Un homme marchait sur la longue route qui mène de Jérusalem à Jéricho. Il voyageait seul, portant ses seules possessions sur ses épaules et ployait sous le poids de son fardeau. »

Le premier acteur entre en scène et imite la démarche lasse d’un voyageur fourbu. Il indique le fait qu’il est chargé d’un sac très pesant en marchant très courbé et à pas lents.

« Lorsque la route le conduisit dans les collines, il se munit d’un bâton pour l’aider dans sa marche. Il poursuivit d’un pas plus rapide, pressé d’atteindre sa destination. »

L’acteur lève les yeux pour indiquer qu’il se trouve face à une grande montée, puis pose son sac à terre. Il en tire un coutelas avec lequel il s’en va couper un jeune arbre sur le bas-côté de la route. Une fois cela fait, il élague le tronc et le recoupe à la bonne taille pour en faire un bâton. Puis, il range le coutelas, se charge à nouveau de son sac et repart, son bâton à la main.

« Hélas, une embuscade l’attendait un peu plus loin. La région était infestés de brigands et un groupe d’entre eux guettait le passage du voyageur, dissimulés derrières des rochers. »

Tandis que l’homme marche, les acteurs incarnant les brigands entrent en scène en marchant furtivement. Ils viennent se placer de part et d’autres de la route, et imitent la posture qu’auraient des hommes cachés derrière un rocher.

« Lorsqu’il fut arrivé à leur hauteur, les bandits se jetèrent sur lui et le rouèrent de coups. Le malheureux se vit alors dépouillé de tous ses biens, et même de la tunique qu’il portait, avant d’être laissé pour mort dans le fossé. »

Les brigands sortent leurs armes et s’élancent d’un seul mouvement. Le voyageur n’a que le temps de lever son bâton pour se défendre que celui-ci est coupé en deux (bien marquer le fait que l’objet est brisé en le tenant à deux mains). Puis, il lâche les morceaux de bois et se protège le visage tandis que les brigands le frappent avec des gourdins. Il finit par tomber à genoux et son sac lui est arraché, ainsi que son vêtement (on ne déchire pas une tunique facilement alors mieux vaut montrer que l’on s’y prend à plusieurs fois). Un dernier coup sur la tête l’assomme. Les brigands le saisissent alors à bras le corps et le jettent dans le fossé (inutile de vraiment soulever l’acteur ; le soutenir suffira). Bien marquer le fait qu’il est lancé en faisant des mouvements amples (à la une, à la deux, et à la trois !). Puis les brigands quittent la scène en traînant leur butin.

« Le pauvre homme resta longuement seul, inconscient. Plusieurs heures avaient passé lorsque arriva enfin quelqu’un. C’était un des prêtres chargés des sacrifices au temple, qui voyageait lui aussi sur cette route. Lorsqu’il arriva à la hauteur du drame, il aperçut quelque chose dans le fossé et s’approcha avec curiosité. Mais dès qu’il vit que c’était un homme blessé, il en fut épouvanté et s’en alla à toutes jambes. »

Le Sacrificateur entre en scène et marche tranquillement jusqu’à l’endroit où l’homme a été attaqué. Il observe avec attention dans la direction où le corps est étendu, s’avance lentement. Une fois tout près, il baisse les yeux sur lui, a un vif mouvement de recul et lance ses bras en l’air pour marquer la terreur qu’il éprouve. Enfin, il quitte vivement la scène.

« Un peu plus tard, un lévite arriva à son tour sur cette même route. Sans doute vit-il l’homme dans le fossé. Mais il ne fit rien pour l’aider et il poursuivit son chemin comme si de rien était. »

L’acteur qui incarne le lévite peut prendre une autre démarche que celle du Sacrificateur, en se déplaçant comme s’il avait un fort embonpoint par exemple. Il ne jette qu’un coup d’oil très bref au blessé en passant près de lui et ne modifie en rien son attitude. Il sort de scène comme il y est entré.

« Arriva alors un samaritain, un des habitants du nord du pays, que tous méprisaient en Israël. Lorsqu’il vit l’infortune de l’homme, il s’arrêta et lui porta secours. Il lui donna à boire, le soigna et le chargea sur son âne pour le conduire en sécurité. »

Le samaritain entre en scène en tirant derrière lui son âne. Il le tient par la bride et lui tapote la tête de temps à autre pour l’inviter à avancer. Dès qu’il aperçoit le blessé, il laisse sa bête au milieu de la route et se précipite vers lui. Une fois qu’il s’est assuré de son état, il va chercher dans le bât de son âne une gourde et des linges propres. Il soutient la tête du malheureux pour lui donner de l’eau (sans oublier de retirer le bouchon de l’outre), puis prends le temps de nettoyer une plaie sur son front, et une autre sur un bras. Il bande ensuite les deux blessures avec soin. Il relève l’homme avec moult précautions et le soutient en passant le bras encore valide par-dessus son épaule.

Attention, arrive la vraie difficulté : charger l’homme sur le dos de l’âne. Là, il s’agira de bien montrer que le blessé passe une jambe par-dessus l’encolure et qu’il s’accroche au cou de la bête (qu’il ne lâche plus tant qu’il n’est pas redescendu à terre). Alors le duo se met en route tant bien que mal. Le samaritain tient la bride de son âne et soutient en même temps son protégé pour lui éviter de tomber. L’autre homme se tient courbé en avant, sa tête ballotant au rythme de la marche en bougeant le moins possible les jambes.

« Ils atteignirent une hôtellerie. Le propriétaire de l’endroit aida le samaritain à conduire son blessé dans une chambre où il fut installé confortablement. »

Les deux hommes s’arrêtent au moment où ils se trouvent face à l’hôte, debout devant sa porte. Le samaritain fait alors signe à celui-ci de l’aider et ensemble ils font descendre l’homme de l’âne et le soutiennent jusqu’à l’intérieur. Tout en avançant, l’hôte doit ouvrir la porte de sa maison pour leur permettre d’entrer. Ils étendent ensuite l’homme et bordent son lit de façon à ce qu’il n’ait pas froid.

Le samaritain ouvrit alors sa bourse et donna deux deniers à l’hôte en lui disant : « Prends soin de lui et, ce que tu dépenseras de plus, je te le rendrai à mon retour ».

« Par cet acte de générosité, le samaritain avait agi en tant que prochain de cet homme qu’il ne connaissait pas. En lui portant secours et en lui offrant son aide, il s’était montré meilleur que ceux qui l’avaient toujours méprisé. »

Le samaritain décroche sa bourse de sa ceinture, l’ouvre et en tire visiblement une, puis deux pièces. Il les pose l’une après l’autre sur la paume tendue de l’hôte et ce dernier les fourre dans sa propre poche avant de sortir de scène. Puis, le samaritain s’approche du blessé allongé dans son lit et pose sa main sur lui. Il reste ainsi immobile pendant que le narrateur lit le dernier paragraphe. Puis, les acteurs se relèvent et sortent de scène.