Musique et film : droit et utilisation
Comment s’y retrouver dans la jungle des droits d’auteurs.
Qui n’a pas fredonné « Chabadabada… » de Claude Lelouch, siffloté l’air du film « Le bon, la brute et le truand » de Sergio Leone ou bien encore rêvé de traverser l’espace sidéral sur la musique du générique de « Star Wars » ?
Nous associons très souvent un film avec une ou plusieurs musiques ou chansons. Cinéma et musiques sont indissociables.
La musique est indispensable à la création d’une atmosphère au même titre que la lumière. Elle participe activement à l’intrigue par son rythme, son intensité. C’est un genre à part entière avec ses grands noms : Maurice Jarre, Ennio Morricone, Erik Serra et bien d’autres encore.
Ces souvenirs sont si forts que, très souvent, lorsqu’on se lance dans la réalisation d’un film, on associe une musique, un air que l’on connaît et on veut l’inclure dans une production. Oui mais voilà, comme toute œuvre, une chanson, un morceau instrumental est composé, écrit par une ou plusieurs personnes. Comme chacun d’entre-nous celle(s)-ci souhaite(nt) voir son(leur) travail reconnu et… rémunéré. Et c’est là que le cauchemar commence pour le réalisateur amateur !
La jungle des droits…
Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Il y en a plusieurs relevant de quatre grands domaines : l’écriture, l’interprétation, l’édition et la diffusion.
- Ceux relevant de l’écriture sont les plus connus car ils sont souvent au cœur de l’actualité sous l’appellation de droits d’auteurs. Ils concernent le parolier et le compositeur.
- L’interprétation concerne celui (ou ceux) qui inscrive(nt) cette œuvre à leur répertoire (chanteur, musicien ou ensemble musical).
- Les droits d’édition relèvent de l’organisme qui publie, sur support papier ou numérique, les œuvres composées.
- L’utilisation d’une œuvre entraîne normalement le paiement d’une redevance, de droits.
- Enfin ceux de diffusion sont payés par ceux qui font connaître les œuvres en les fixant sur des supports « médiatiques ». Nous trouvons là les radios, télévisions, magasins diffusant un programme musical d’ambiance ou bien encore les organisateurs de festival…
Ainsi, lorsque pour un film des amis jouent une œuvre dont ils ne sont pas les créateurs, ils doivent s’acquitter des droits d’auteur. Dans ce cas précis, on ne libère que les droits d’interprétation !
De même, si vous utilisez un disque d’une œuvre dite classique où les droits d’auteurs sont tombés dans le domaine public (70 ans après le décès du dernier auteur), n’oubliez pas l’ensemble musical qui l’interprète ainsi que le distributeur du support !
Là encore, si vous avez des connaissances acceptant d’interpréter gracieusement l’œuvre, pensez qu’ils vont avoir besoin de partitions !
Enfin, le montant des droits est directement lié à la notoriété de l’œuvre et de l’auteur choisis. Plus celles-ci sont importantes plus le coût est élevé…
Que faire ?
La situation n’est pas désespérée, mais elle nécessite des démarches, de l’imagination et, plus motivant, de la création.
- Cette création est certainement la meilleure des solutions car vous êtes certains d’avoir une œuvre correspondant au projet que vous menez. Cela s’inscrit aussi complètement dans la démarche d’œuvre originale que doit être tout film ! Sollicitez vos connaissances pour découvrir des talents que vous dévoilerez ou bien essayez de composer vous-même en vous aidant le cas échéant de logiciels.
- Si pour une raison ou une autre vous n’arrivez pas à produire un contenu sonore original, il est envisageable de tenter une libération des droits en contactant les auteurs, diffuseurs et éditeurs. Ils ne sont pas tous inaccessibles à une démarche d’amateurs appréciant leur œuvre et souhaitant les utiliser. Cela amène à justifier la demande en expliquant le projet. Il faut également que vous ne visiez pas une utilisation commerciale de votre film !
- Enfin, il existe des œuvres proposées par des auteurs à des tarifs accessibles avec des démarches simplifiées. Il suffit, par exemple, d’acheter un disque et dans le prix de celui-ci est inclus la rémunération des différents intervenants. Nous mettons à la fin de cette fiche quelques exemples.
Attention, quel que soit le cas de figure exiger toujours une trace écrite et signée de l’accord qui a été conclu.
Bonne création de film !