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Histoire du louvetisme

Chronologie

1907

De retour de ses expéditions militaires en Afrique, le général anglais Robert Baden-Powell souhaite expérimenter ses idées pour l’éducation des jeunes garçons, à la suite des observations qu’il a pu faire de la jeunesse.
Il organise un premier camp scout sur l’île de Brownsea, où il propose à une vingtaine de jeunes une vie en plein air à base de jeu, de vie d’équipes (les patrouilles) et de responsabilité.

Le succès est fulgurant : trois ans après, on compte déjà 100 000 éclaireurs. Le scoutisme se répand, en Angleterre et dans le monde entier.

1909

Très vite les filles demandent à leur tour à participer à l’aventure : création du mouvement guide.

1913

Le mouvement séduit de plus en plus mais n’accepte que les enfants de plus de 11 ans. Les plus jeunes veulent aussi rentrer dans l’aventure, pourtant les tentatives lancées n’ont pas le succès escompté.
Baden-Powell se penche alors sur le problème et publie, en janvier 1914, les bases d’un programme plus adapté à cette tranche d’âge. Il choisit alors le nom de louveteaux.

 

1916

Vera Barclay perçoit la nécessité de développer une branche spécifique pour les plus jeunes et se voit confier la mise en place de cette nouvelle pédagogie par Baden-Powell. Ensemble, ils écrivent « Le Livre des louveteaux » dans lequel ils intègrent l’imaginaire du « Livre de la Jungle ».

1922

Fort de ses observations et de sa rencontre avec Baden-Powell, le Père Sevin a rapporté le scoutisme en France et l’adapte au catholicisme. Si le terme de « genêts » est d’abord retenu pour nommer les garçons, Vera Barclay convainc le Père Sevin d’utiliser « Le Livre de la Jungle » comme imaginaire pour les louveteaux.

1923

Vera Barclay vient former les chefs français au louvetisme. Le Père Sevin reçoit le titre d’Akela leader : il peut alors former lui-même les nouveaux chefs et cheftaines à la pédagogie louvetisme lors de CEP (Camps Ecole Préparatoires) à Chamarande, dans l’Essonne.

Saint François est adopté comme patron des louveteaux.

Vera Barclay se voit décerner la distinction suprême du loup d’argent en reconnaissance de son œuvre lors du 1er jamboree (grand rassemblement de scouts, élaboré par Baden-Powell).

1926

En France, un camp national regroupe près de 300 louveteaux et leurs cheftaines.

1933

Baden-Powell n’avait pas souhaité adapter le « Livre de la Jungle » aux petites filles. Ce sera un autre univers, celui de lutins et de chouettes : les « brownies ». Arrivée en France en 1923, cette pédagogie est rapidement adaptée par la responsable de la branche féminine, Marie Diémer, qui publie en 1933 « Le livre de la forêt bleue ». Dans cet univers évoluent des jeannettes menées par des amies de Sainte Jeanne d’Arc.

1956

Une réunion de jeunes Allemands, Français et Autrichiens à Cologne, en Allemagne, conduit à la création de la Fédération du scoutisme européen.

1958

Les premières meutes et clairières des guides et scouts d’Europe ouvrent. Si les garçons connaissent déjà « Le Livre de la jungle », les filles adoptent la mode allemande des lutins et chouettes grises.

1960

Un colloque à Lessines, en Belgique, permet de poser de nombreuses bases de notre organisation : harmonisation de l’uniforme (chemise bleu clair pour les enfants, chemise beige pour les chefs et cheftaines jusqu’en 1967, et béret pour tous), retour des louvetiers (disparus en France mais maintenus en Allemagne), adoption de Saint François comme saint patron (et non Saint Nicolas comme les allemands…).

1962

Après des dissensions avec les Europa Scouts, Perig Geraud-Keraod, intègre l’association française des Scouts d’Europe avec son association bretonne et catholique des scouts Bleimor. Une large majorité d’adhérents leur permet de prendre rapidement la main et d’imposer son point de vue. Les Scouts d’Europe acquièrent alors leur nature profondément catholique et se recentrent sur le scoutisme traditionnel. Ils gardent la loi, les cérémonies, les textes fondamentaux des Scouts de France en ajoutant la notion d’Europe.

1966

Lancement de la branche louvetisme avec Nicole Martin-Prevel comme commissaire nationale louvetisme.

1967

Les fillettes rejoignent la jungle de Mowgli et quittent les lutins. Le mot « louvette » est inventé !

2019

40 meutes et clairières venues de chaque province de France se retrouvent à Argy (Centre-Val-de-Loire) pour un rassemblement national de la branche louvetisme : le Rendez-vous du Roc de la Paix.

Histoire du scoutisme européen

Fondé en 1956 à Cologne, le scoutisme européen compte aujourd'hui plus de 65000 membres

Vera Barclay

Vera Barclay est née en 1893 en Angleterre dans une famille de huit enfants. Son père est pasteur, et sa mère – Florence Louisa Charlesworth – est écrivain.

À 19 ans, elle devient un des premiers chefs scouts (tous les garçons du village faisaient partie de la troupe). À ce moment-là, des garçons plus jeunes veulent aussi faire du scoutisme, alors Vera Barclay commence à adapter le programme scout en une pédagogie qui convienne à des enfants de moins de 12 ans et devient Akela de la meute 1re Hertford Heath.

Baden-Powell, qui réfléchit lui aussi à une forme de scoutisme adaptée aux plus jeunes, entend parler de cette jeune cheftaine et la convoque à Londres en 1916 pour devenir la première secrétaire de la branche louveteaux.
Vera Barclay contribue alors à la rédaction du « Livre du Louveteau » et expérimente ses observations avec sa meute.

 

 

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Pendant plusieurs années, Vera Barclay œuvre au développement du louvetisme. Elle visite de nombreuses meutes, organise des rassemblements et écrit beaucoup. Entre des histoires pour louveteaux, des articles pour les revues scoutes et des manuels de pédagogie, son œuvre est grande. L’un de ses ouvrages, « Le Louvetisme et la formation du caractère », est un héritage précieux pour la pédagogie du louvetisme. Elle écrit : « Ce livre n’est pas un manuel. […] Son but est de nous faire « penser ». Mon conseil est clair, dit-elle : commencez par réfléchir et par penser. […] J’ai travaillé à la lumière de la nature ; puis je me suis mise à tirer des conclusions.1 »

« Si le louvetisme répond si bien aux aspirations du garçon, c’est qu’il est conforme aux lois naturelles de la psychologie ; il faut donc le considérer comme le milieu approprié à la jeune âme humaine, celui où elle se développera mieux que dans les compartiments surannés de l’éducation d’autrefois. Ce milieu étant approprié à l’enfant, il tirera de lui, pour ainsi dire, ce qu’il a de meilleur, il l’aidera peu à peu à s’élever au-dessus de ses meilleurs instincts, jusqu’aux actes supérieurs d’un être raisonnable, capable de préférer le bien au mal, Dieu au monde ou à lui-même.2 »

En 1920, Vera Barclay reçoit le Loup d’Argent, la plus haute distinction scoute décernée pour récompenser des services exceptionnels. Pourtant, c’est plus ou moins au même moment qu’elle quitte sa fonction de secrétaire pour déménager à plusieurs centaines de kilomètres de Londres. Convertie au catholicisme, Vera a le désir de devenir religieuse.
Ce projet n’aboutit pas, et elle continue à faire profiter le mouvement scout de son expertise. Tout en menant de nouveaux projets et en encadrant des groupes scouts, elle est sollicitée pour former des chefs au camp de Gilwell Park, ainsi qu’en France au centre de formation de Chamarande.

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Vera Barclay quitte ses fonctions dans le scoutisme en 1931 et, sa santé devenue fragile, s’installe en Suisse. Elle rentre en Angleterre quelques années plus tard où elle poursuit à l’écart son œuvre littéraire.
En septembre 1989 – à 95 ans –, elle meurt, aveugle et oubliée. Le temps est venu de recevoir son charisme pour en vivre à notre tour : nous sommes ses héritiers spirituels.