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RÉCIT – CAMP HP SAVOIE 2025

 

Troupe IIIe Cholet (Saint Lézin et Saint Ignace de Loyola)

JOUR 1 

Nous voilà tous sur le pied de guerre, sandales cirées et sacs accrochés, prêts à nous diriger en charrette jusqu’à une étape de notre objectif : la domination de toute l’Europe. La Grèce commence à devenir trop petite pour nous autres, guerriers avides de territoire. Nous partons donc en éclaireurs. Les prévisions faites par notre explorateur annoncent 3 jours de marche, ainsi, nous attelons nos meilleurs chevaux et partons à brides abattues après avoir confié les membres de notre Troupe et les blessés aux dieux. Les heures défilent au rythme du souffle des chevaux. Le plus courageux et le plus rapide, Peugeot, avance avec plus d’efficacité que 140 d’entre eux, il galope sans jamais s’arrêter ni ralentir, il faut même le réguler pour ne pas perdre la route de vue.

Seulement, voilà que la faim commence à se faire sentir, et des guerriers affamés ne sont pas prêts, même s’il est vrai que la faim permet d’apprendre à contrôler ses besoins. Nous voilà donc arrêtés à Clermont-Ferrand, une ville qui nous dépasse de loin par l’ingéniosité mise en œuvre par les architectes pour pouvoir construire des rues si ordonnées, une cathédrale si imposante. Ce lieu de culte pour les chrétiens est non seulement captivant par sa hauteur, son imposant clocher donnant l’impression qu’il peut vous écraser en un seul coup de cloche, mais aussi par la noirceur de ses pierres. Alors que nos temples grecs sont dirigés et établis pour les Dieux, la blancheur symbolisant la pureté, ici cette noirceur semble indiquer que la cathédrale affronte les assauts des forces du Mal depuis longtemps sans pour autant flancher.

Nous revoilà partis sur nos chevaux, nous laissant conduire par un des chefs qui dirige cette reconnaissance. Après de nombreuses heures, peu de pauses, beaucoup de repos à poings fermés, nous arrivons enfin sur une place publique qui est réservée pour la vente de denrées, pourtant, il n’y a qu’une seule famille qui gère cette place, un seul étal où l’on peut acheter les biens. Cette famille s’appelle apparemment « Hyper U de Savoie, près de Nâves ». Nous achetons donc tout ce dont nous avons besoin pour subvenir à notre faim qui s’accentue au fur et à mesure du trajet.

Ensuite, nous pressons nos chevaux pour qu’ils arrivent à temps pour sauver notre fidèle ami, Samuel dit Semichon, le stratège et roi de la ville de Mégare qui est ici avec une patrouille de hoplites qui préparent notre arrivée. Il leur a assuré qu’ils peuvent s’en aller et le laisser seul, seulement, c’est sans compter sur les soldats grecs qui rôdent par ici et qui tentent de s’emparer de tous ses biens et de son grade. Nous arrivons à temps pour le voir assis face à ses ravisseurs tous menottés et ligotés entre eux, demandant pardon et pitié devant la loi. Nous les laissons donc face aux juges et ce fin stratège nous rejoint, complétant ainsi les rangs de la troupe d’élite.

Après cet épisode quelque peu comique, nous avançons à brides abattues vers notre première étape de notre périple : Grand Nâves. Le lieu est bâti sur une montagne où l’on ne peut accéder que par un chemin, rendant une invasion avec des bâtiments quelque peu compliquée. Nous commençons donc à nous questionner quant à la possibilité d’envahir ces terres. Peu importe, la route nous a épuisés, nous rendant inaptes à effectuer notre reconnaissance dans la montagne le lendemain. Pourtant, cela ne nous empêche pas d’aller nous entraîner au lancer de poids avec les poids de la région, à savoir de la neige. Il manque de peu qu’il y ait des blessés, mais heureusement nous réussissons à ne pas nous blesser, sûrement car nous sommes extrêmement résistants.

Ensuite nous faisons de la luge avec nos peaux de bêtes, ce qui nous fait aller à des vitesses folles, dépassant celle de course et permettant des cris de joie et des éclats de rire purs. Puis vient l’heure de nous rassasier tels de véritables guerriers en nous nourrissant d’un plat extrêmement nourrissant et consistant : la Raclette, nous permettant de faire des couches de chaud entre nos os et le froid extérieur. Enfin, car nous sommes croyants, nous allons nous recueillir auprès d’un mini temple prévu à cet effet, avant d’aller nous reposer pour un lendemain qui, nous ne le savons pas encore, sera extrêmement chargé et intense en efforts.




JOUR 2 

Dès potron-minet, tous les membres de la Glorieuse et Mythique Haute Patrouille de la IIIe Cholet se sont réveillés, irrésistiblement mûs par l’appel de la montagne. En hommes sains de corps et d’esprit, c’est après un Angélus matinal, un vivifiant dérouillage dans la neige et un copieux petit déjeuner qu’ils se sont mis en route. Ils ne le savaient pas encore mais l’expédition qui les attendait allait soumettre leurs corps à rude épreuve et ouvrir encore un peu leurs yeux usés à la beauté de la Création divine. Lourds de leurs histoires fabuleuses, fourbus de leurs si terrestres fables, c’est en Grecs ambitieux que les membres de la HP étaient venus à ce camp. Mais, désireux de “se dépouiller du vieil homme” (Ep 4,22) qui vit en eux, avide d’absolu et de liberté, c’est en scouts et chrétiens qu’ils l’ont vécu. Laissez-moi, ami lecteur, vous raconter l’expédition de ces 10 valeureux qui ont délaissé leurs pénates grecques, et ont marché d’un seul cœur à la suite … du Bx Pier Giorgio FRASSATI ! Tout juste équipés de nos raquettes, grisés par l’air frais de la montagne et prêts à en découdre avec le col, nous quittons Grand Nâves, pour l’ascension du premier flanc de montagne qui s’offre à nous. Pour l’instant, la neige n’est que très peu présente, mais nous sommes confiants pour en trouver plus dès que nous aurons pris un peu d’altitude. Emmené par chef Jo qui marche en tête, portant fièrement le Baussant, nous choisissons, par bravade évidemment, de mépriser les lacets et de faire cap vers le sommet à travers champs, faisant fi du dénivelé (très) positif. Très rapidement, nous nous rendons compte que nous avons sous-estimé la montagne : l’ascension sera plus longue que prévu. Nous suons déjà à chaudes gouttes lorsque nous chaussons nos raquettes, à la moitié de l’ascension, après plusieurs pauses pour nous abreuver auprès des ruisseaux où coule l’eau pure. Chef Jo, toujours en tête, galope telle une véritable panthère des neiges, nous découvrant des voies inconnues ! Puis c’est l’arrivée au sommet, après plusieurs heures d’efforts (et une gamelle qui s’est fait la malle) ! Quelle indicible joie de découvrir le paysage imprenable qui s’offre à nous. Muets d’admiration, nous louons le Créateur avec l’Angélus de midi et reprenons des forces avec nos sandwichs. Puis, c’est assez rapidement que nous nous mettons en route : on gèle très vite à l’arrêt, et puis il ne faut pas tarder, nous avons encore beaucoup à faire aujourd’hui. Après une descente bien plus aisée que la montée, au milieu d’une magnifique forêt de sapins, nous arrivons dans une superbe vallée inexplorée, le Plan Bérard. Un blanc manteau neigeux sans la moindre trace de pas et un impressionnant refuge non gardé. La vue de la vallée est à couper le souffle. Inondés par le soleil, nous nous croyons véritablement dans un décor de film. Après l’émerveillement, nous nous affairons rapidement et nous lançons dans la construction d’un abri jurassien (sorte d’igloo avec un toit en branches de sapin) pour y passer la nuit, tandis que d’autres lancent un grand feu sur la neige. Chacun remplit sa tâche joyeusement, transportant les blocs de glace, fendant les bûches à la hache, organisant le séchage des affaires trempées par la neige. Nous ne sommes pas peu fiers du résultat, et après le dîner et une magnifique veillée chant dans la neige, nous gagnons notre couche, emmitouflés dans nos duvets, pour passer la nuit dans notre abri de neige, protégé du froid et des loups qui rôdent… 




JOUR 3 

 

Quelle joie de se réveiller au beau milieu de la neige, après une douce nuit ! Nous étions si couverts, par peur d’avoir froid, qu’aucun de nous n’a eu froid, malgré les températures négatives. On dort finalement plutôt bien dans un abri de neige… Rapidement, nous nous activons : préparation du petit déjeuner et de l’eau chaude pour remplir nos gourdes de tisane brûlante, destruction de notre abri grâce à une superbe bataille de boule de neige, rangement du refuge… tant et si bien que nous sommes rapidement prêts à partir. Objectif de la journée, gravir à nouveau le col, en passant par Lachat, un autre refuge au sommet, puis ascension du Roc de Midi ! Les raquettes chaussées, nous nous mettons en marche. Le soleil ne nous rejoindra que ce midi, car nous marchons sur le versant ouest de la montagne. Mais vers 11h, quelle joie d’arriver au col et de se faire éblouir par Frère Soleil qui nous inonde de sa chaude lumière. Nous prenons un temps personnel de silence où chacun vaque à ses occupations, face à la chaîne de montagnes dont la vue s’offre à nos yeux : aquarelle, méditation, récit, contemplation… Ensuite, direction la cabane de Lachat : pendant que les chefs s’activent pour préparer le repas, chef PM dispense un gros topo sur le secourisme, en présentant les bonnes façons de réagir à toutes les situations d’urgence. Après tout un tas de PLS et un copieux repas, nous abandonnons nos sacs et nous lançons dans l’ascension de notre dernier objectif : le Roc de Midi. Cela se fait sans problème, dans des paysages magnifiques, irradiés par la lumière solaire. L’arrivée au sommet nous laisse tous muets d’admiration : un calvaire et derrière, la chaîne des Alpes qui s’étend à perte de vue, majestueuse, dans la lumière du soleil ! Là, après une prière de louange, nous contemplons : une fois, puis une deuxième car chef Jo nous fait un topo sur l’aquarelle et nous nous y essayons, inspirés par ce paysage à couper le souffle … Puis vient l’heure de la descente : retour vers Grand Nâves. En bas, une pièce chauffée et une bonne tartiflette nous attendent. La tartiflette des braves … 

 
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JOUR 4 

6h30, lever. Nous avons besoin de cette avance car la superbe abbaye d’Hautecombe nous attend à environ 2h de notre position. Nous nous préparons donc rapidement et faisons le ménage pour honorer l’accueil dont nous avons été bénéficiaires. Après avoir dégusté un petit déjeuner, nous nous mettons en route à travers les lacets savoyards en direction de l’abbaye située au pied du mont du Chat, au bord du lac du Bourget. Nous apercevons enfin le magnifique lac avec son eau bleutée, qui nous indique que l’on est bientôt arrivés. Nous arrivons donc vers 10h30 à l’abbaye où Magdalène nous attend. Elle nous montre alors la maison d’accueil où nous logerons cette nuit et nous posons rapidement nos affaires. Nous enchaînons directement sur différents services pour la communauté du chemin neuf qui nous accueille chez elle (ranger du bois, casser une dalle de béton ou encore désherber des parterres). Nous déjeunons ensuite entre nous et prenons un café. Les chefs nous laissent alors une heure pour nous ressourcer au sein de cette magnifique abbaye en choisissant de méditer un passage de la Bible ou bien de contempler la Création. Nous visitons aussi la chapelle de l’abbaye et quelques endroits clés du site. Ensuite, nous descendons au bord du lac afin d’aquareller la magnifique vue qui s’offre à nous, technique que nous commençons à bien connaître, avec des rendus plus ou moins réussis selon les interprétations de chacun… Ensuite, les chefs (et spécialement chef Pierre-Marie qui connaît très bien la nature) nous partagent leurs réflexions sur l’article 6 « Le scout voit dans la nature l’œuvre de Dieu, il aime les plantes et les animaux ». Nous retournons ensuite dans la maison Emmanuel où nous logeons pour partager un goûter mérité et se détendre autour de discussions et la réalisation de croquis ou dessins. Le dîner préparé, nous dégustons un apéritif et mangeons le repas. Ensuite, nous voulons profiter du cadre exceptionnel et nous allons donc nous promener dans le parc de l’abbaye. Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons près d’une croix afin de rendre grâce au Seigneur de l’expérience inoubliable que nous vivons. Après ce moment très touchant et de retour à l’intérieur, nous ne tardons pas à monter dans nos quartiers car un lever tôt nous attend le lendemain. 

 

JOUR 5

Dimanche, 6h45, nous nous levons et avons 5 minutes pour nous habiller, faire notre sac, ranger, nettoyer la pièce où nous avons dormi, et enfin descendre pour manger en quelques minutes pour partir à temps. Nous chargeons la voiture, et partons un peu serrés pour Paray -le-Monial où nous devons assister à la messe et pique-niquer. Nous y arrivons sans encombre après avoir laissé chef Thomas à une gare pour qu’il rejoigne directement Paris en train. Nous assistons donc à la messe dans ce lieu de pèlerinage emblématique où Jésus est apparu à Ste Marguerite-Marie. Après nous être restaurés, nous aidons une dame à faire démarrer sa voiture en la poussant et repartons pour Cholet. Bien fatigués de n’avoir rien fait de l’après-midi… nous arrivons au Sacré-Cœur de Cholet pour retrouver, joyeux, notre famille et recharger nos batteries afin d’affronter la rentrée scolaire du lendemain… 

 

Auteurs 

Jour 1 : Raphael A, CP du Lion 

Jour 2 et 3 : Thomas L, CT de la IIIe Cholet Jour 4 et 5 : Nathanaël de L, SP de l’Ours

 
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