Baden Powell n’avait rien d’un théoricien. S’il lance le scoutisme, c’est pour répondre aux besoins des enfants qu’il a vu vivre en Angleterre au début du siècle et remédier aux carences qu’il constate dans la société :
- une école qui donne une formation intellectuelle et théorique, sans se préoccuper suffisamment du développement physique et, moins encore, de la formation du caractère;
- un égoïsme galopant, la perte du sens du bien commun et de l’esprit civique;
- le déclin des valeurs morales, spirituelles et religieuses.
Les cinq buts
Face à cette situation, le scoutisme vise cinq buts:
- le développement physique et la santé
- la formation au sens du concret
- la formation du caractère
- le développement de l’esprit de service
- le sens de Dieu
Le scoutisme veut former des hommes complets, équilibrés, harmonieux. Les cinq buts sont indissociables pour « faire un scout ». C’est cette recherche d’une progression globale de la personne qui fait l’originalité du scoutisme. Aidons nos garçons à avancer aussi loin que possible dans ces cinq directions.
Les cinq dimensions
Ce sont les moyens d’atteindre les cinq buts, qu’on s’impose afin de les développer, ils sont à la fois une aide et une contrainte à notre jeu scout :
- l’intérêt : il s’agit principalement des techniques maîtrisées par les garçons. Malgré la forte concurrence qui existe aujourd’hui, nos activités demeurent attrayantes et attractives lorsque l’on fait du travail de qualité ;
- l’action : sous forme de jeux, pour donner libre cours à l’énergie débordante et à la soif d’aventure des adolescents ;
- la responsabilité : confiée à chacun en fonction de ses compétences, qu’il ait 12 ou 16 ans ;
- le système des patrouilles, qui permet d’utiliser la dynamique des rapports entre les patrouilles ;
- la Cour d’Honneur et le Conseil des Chefs, véritables organes de décision et de commandement où le rôle essentiel est joué par les CP.
Les cinq moteurs
Ils s’entraînent mutuellement comme des poulies, reliées entre elles par des courroies : qu’une poulie soit grippée, qu’une courroie soit coupée et tout marchera avec beaucoup moins de force ou s’arrêtera. Elles définissent le cadre du jeu scout:
- la nature : lieu de toutes les activités, de plus en plus essentielle pour le jeune citadin ;
- la patrouille : organisation scoute de la bande, intimement liée à la psychologie de l’adolescent;
- la loi: véritable règle du jeu, d’autant plus indispensable aujourd’hui qu’avec l’effondrement de beaucoup de familles, l’affaiblissement des règles et valeurs dans la société, elle constitue souvent l’unique repère solide du garçon pour construire sa vie;
- l’engagement: appuyé sur l’honneur du jeune, sa parole, mais aussi la grâce de Dieu. En premier lieu, nous y retrouvons la promesse scoute, mais c’est aussi toute sa progression personnelle;
- le civisme : le scout doit être un facteur de rénovation sociale ; il a un rôle à jouer dans les communautés dont il est membre: sa patrouille d’abord, mais aussi sa ville, sa province, sa patrie, l’Europe.