Joël Anglès d’Auriac, un routier béatifié

Ce samedi 13 décembre, 50 martyrs reconnus victimes de la persécution nazie par l’Eglise catholique vont être béatifiés dans la cathédrale Notre-Dame de Paris. Dans cette liste, 14 noms d’anciens scouts et parmi eux, Joël Anglès d’Auriac, tué pour avoir créé et mené un clan scout lors de son STO (Service de Travail Obligatoire).

Originaire de Toulon, c’est en mars 1941 qu’il prononce sa promesse scoute au sein du clan Saint Martin de Toulon à l’âge de 19 ans. Point de départ d’un scoutisme plus qu’exemplaire qui le mène jusqu’au martyr à Dresde sous l’Allemagne nazie. Avec 49 de ses compagnons dont 13 étaient routiers scouts, il sera proclamé bienheureux ce samedi 13 décembre. 

«C’est incroyable d’avoir parmi notre communauté de routiers, notre communauté d’hommes, un des nôtres qui devient un Bienheureux. C’est une très grande joie pour  tous les routiers scouts, ça va être quelqu’un qui va pouvoir intercéder pour nous auprès du Père. C’est une très grande grâce et on espère que son message  va inspirer plein de jeunes routiers dans leurs engagements ! », témoigne Antoine Roul, chef de clan Tom Morel à Paris. 

Le parcours de Joël est celui qu’un scout pourrait vivre aujourd’hui. Après sa promesse, Joël participe aux activités de son clan dans le sud de la France, en zone libre. En août 1942, il participe avec 10 000 jeunes au pèlerinage des Routiers au Puy-en-Velay. L’année suivante, il prend son départ routier. 

C’est alors que Joël est requis pour aller travailler en Allemagne, dans une usine d’armements : c’est le Service du Travail Obligatoire (STO). A 21 ans, Joël est envoyé à 1500 km de chez lui, à Tetschen-sur-Elbe dans une usine qui fabrique des armes pour l’armée allemande. Les conditions de vies sont difficiles, le travail éreintant, pourtant Joël s’accroche à sa foi, à son engagement routier. En novembre 1943, il crée la patrouille de routiers scouts Notre-Dame de l’Espérance.

Clan clandestin mais actions bien concrètes pour les membres de ce groupe qui se mettront au service de la communauté française de déportés en Allemagne. Les menaces se font de plus en plus pesantes mais le Clan continue de se rassembler. « Face à l’adversité du nazisme, il est resté dans sa foi, il va jusqu’au bout, c’est ça qui est marquant. Il a gardé une foi très grande et une volonté de rester un témoin du Christ ! » , raconte le père Jean-Michel Roussel, prêtre du diocèse de Toulon. 

Un an après la création de son unité, le 10 mars 1944, il est dénoncé et incarcéré. Condamné pour haute-trahison le 20 octobre, exécuté le 6 décembre, il dira dans sa dernière lettre à sa famille : « Un Routier qui ne sait pas mourir n’est bon à rien. Gardez de moi un souvenir joyeux et continuez sur le chemin que je vous ai montré. Il est fertile et mène à la plus belle des vies. Ma dernière parole : ne quittez pas le Scoutisme ».

joël anglès d'auriac flyer[1]

Jöel nous laisse aujourd’hui un témoignage exceptionnel de ce  que transmet le scoutisme et de ce qu’il nous permet d’accomplir.  « Ça doit être saint un scout ! Le texte de la promesse il est beau, regarde comment il a été vécu chez Joël ! Que ca t’encourage à tenir bon, et toi, qui es-tu scout ? A quoi aspires-tu ? », interpelle le père Jean-Michel Roussel. 

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