La Route Guides et Scouts d’Europe, une autre voie pour Une Autre Jeunesse

Alors que dans nos médias la jeunesse semble être source de grands désordres dans la société, Tanguy Louvel ambitionne de montrer avec son nouveau film « les visages de ces jeunes qui continuent de prendre la route vers Vézelay avec Foi et humilité », Une Autre Jeunesse.

Le film, une co-production Landry Productions, Candela et KTO, est diffusé depuis le 20 février dernier sur KTO Tv. Il s’ouvre sur une scène simple, aux premières lueurs du jour, alors qu’un jeune routier, chef du clan saint Clair de Nantes, achève les préparatifs pour le pèlerinage qu’il entamera bientôt avec ses « gars », direction le sanctuaire de Vézelay, pour le rassemblement de Toussaint de la Route scout d’Europe.

La réalisation de ce film, véritable hommage à la vie de la Route telle que vécue au sein des Guides et Scouts d’Europe, était profondément personnelle pour Tanguy Louvel, le réalisateur ; il témoigne : « Il y a 25 ans, alors jeune étudiant brestois, je répondais à l’invitation d’un de mes amis et le suivais à Vézelay, en Bourgogne, à l’occasion des vacances de la Toussaint ». Transformé par cette expérience unique, il décide alors de rendre témoignage : « Aujourd’hui réalisateur, je veux consacrer mon art à révéler le beau. […]. Un quart de siècle après, je retourne à Vézelay pour y filmer une autre jeunesse ».

Une autre jeunesse sur la Route de Vézelay

Et cette autre jeunesse prend donc la route, après avoir entendu les exhortations de Louis Verdier, responsable de la route au niveau national de l’association des Guides et Scouts d’Europe : « La route, c’est le champ de tous les possibles », affirme-t-il ; « Ne vous bridez pas sur la route ».

La première chose que le spectateur remarque est la réalisation soignée qui, en s’attardant sur les gestes quotidiens voire anodins, sur quelques détails de la vie sur la route, permet de réellement s’immerger dans l’expérience vécue par les jeunes routiers. Le mixage sonore feutré et les musiques pour la plupart discrètes communiquent naturellement l’esprit de ces jeunes pèlerins, partis en quête de sens, en quête de paix intérieure. « Être avec des jeunes de mon âge qui partagent ma foi, mes valeurs, ça permet aussi d’échanger, de construire cette foi en nous enrichissant mutuellement » témoigne l’un.
On se laisse facilement toucher par ces jeunes irradiant l’espoir ; la maladresse qui vient parfois rendre leur pensée un peu confuse est aisément pardonnée, effacée par leur poignante sincérité. La route (et plus encore le pèlerinage de Vézelay) a en effet cette vertu de permettre à ces jeunes de se retourner sur l’essentiel, chose qu’ « on a de plus en plus de mal [à faire] dans le monde d’aujourd’hui

Cette critique du monde, jugé par ces jeunes « un peu fou », laisse poindre une advertance, une maturité que l’on ne retrouve pas nécessairement chez tous les individus de cet âge. La conscience du monde qui les entoure s’étend également à eux-mêmes : « Il y a de plus en plus de superflu, de plus en plus de matériel ; moi le premier, je m’attache à des choses purement superficielles », témoigne un routier. À contrario, la route « me permet de réfléchir sur ma vie : je n’ai pas toujours le temps de me poser, de me dire ‘‘Attends, qu’est-ce qui se passe dans ta vie, là ?’’ ».

       Le film, de par sa date de sorti en ce début de Carême, a donc une résonnance particulière avec ce que vivent les Catholiques du monde entier en ce temps d’introspection et de pénitence. « On a tous des addictions, des péchés qui nous enchaînent », commente un routier. L’humilité dont font preuve ces jeunes en exposant leurs défauts, ces vices qui les enlisent, est un exemple à suivre par chaque spectateur. Loin de se cacher derrière une fausse pudeur, les routiers admettent : « On chute tout le temps ; je pense que l’important est de se relever, de se confesser, de demander pardon et surtout de faire des efforts pour progresser. Ce n’est évidemment pas facile, c’est un combat de tous les jours, un combat qui dure toute une vie ».

Ainsi, à l’image de la démarche catholique du Carême, il ne s’agit pas de s’apitoyer sur son sort ou de désespérer, mais d’être conscient des problèmes qui nous retiennent cloués au sol pour, les connaissant, mieux les résoudre, et pouvoir voler libre de tout attachement licencieux.

« Devenir un homme, c’est être au courant des choses qui m’entoure, être respectueux des gens et de la nature […] C’est être une personne sur laquelle on peut compter »

Si l’ambiance calme et contemplative du film laisse la part belle aux témoignages des jeunes du clan saint Clair, Tanguy Louvel n’hésite pas, à plusieurs endroits, à faire vibrer le cœur du spectateur en usant d’une mise en scène plus solennelle avec des cadres symétriques et une musique plus présente, versant dans l’épique. Ce dans le but de souligner l’importance de certains moments, comme le départ routier de l’un des jeunes, ou l’entrée dans la basilique de Vézelay au son du Kyrie des Gueux. Les images de ce jeune, marchant seul vers les ténèbres au milieu du couloir que forment ses frères, avec pour seule arme contre la nuit noire son flambeau, a quelque chose d’indiciblement merveilleux.

Dans ces instants se révèle ce que tous ces jeunes viennent chercher en s’engageant sur les routes du sanctuaire : « Avec l’âge, je prendrais en maturité ; la Route va m’aider à cela, à devenir ‘‘un homme’’ » témoigne l’un. Chaque jeune, lorsqu’il devient routier, reçoit le foulard marron, « symbole de pauvreté à l’instar de la bure de saint François, et d’humilité ». La route est celle qui mène à la liberté, à la vie d’adulte responsable : « Pour moi devenir un homme, c’est être au courant des choses qui m’entoure, être respectueux des gens et de la nature […] C’est être une personne sur laquelle on peut compter ».

Le chef de clan conclu : « C’est ça qui est beau ; ce souci, à 17 ans, de se forger pour demain ».

Le film de Tanguy Louvel, en plus d’être un objet cinématographique d’une qualité sûre, est un appel, un appel à l’engagement : « Si tu veux t’engager, n’attend pas d’être prêt à t’engager ; justement, l’engagement t’aide à être prêt […] et devenir le rocher sur lequel les gens autour de toi vont pouvoir s’appuyer ».

Le pôle communication


Le film est disponible sur la chaîne YouTube KTO TV
Aleteia a dédié un article à nos routiers !

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